Fondé en 2013, ManoMano, leader en ligne du bricolage, de la maison et du jardin, compte 3600 marchands sur 6 places de marché en Europe, avec 10 millions de références. La plateforme recense plus de 650 collaborateurs (dont 180 personnes recrutées depuis mars 2020, en plein confinement).
Voodoo est une société de jeux vidéo spécialisée dans l’hyper casual, en forte croissance. Ses jeux ont déjà été téléchargés plus de 4 milliards de fois. Ses équipes travaillent sur 11 sites, de Montréal jusqu’à la Turquie
Comment ces deux entreprises ont-elles réussi à rester agiles durant la crise ?
Sarah Boudhabhay, Head of Culture & Responsibility chez ManoMano et Maxime Wertheim, IT Manager chez Voodoo, partagent leur expérience.
« Conserver le lien est fondamental, pour que l’entreprise continue à être une communauté qui partage une culture, plus qu’un groupe de personnes travaillant ensemble à des projets. »
Rester agile : une question de posture et d’outils
ManoMano a réussi à se développer en gardant ses capacités d’adaptation rapide. Une agilité servie par un modèle de travail collaboratif, soutenu par l’utilisation de Slack et un travail sur des fichiers partagés : « On ne perd pas de temps avec les mails. On se concentre sur l’action et la prise de décision, ce qui nous permet de répondre aux besoins de nos clients ou nos équipes en interne de façon très rapide », explique-t-elle.
Exemple de cette hyper réactivité : pendant le confinement, ManoMano ayant identifié que près d’un tiers des Français indiquait faire davantage de travaux d’entretien et bricoler à cette période*, a eu l’idée de proposer en seulement une semaine un nouveau service. C’est ainsi qu’est né AlloMano, une aide personnalisée et gratuite composée d’experts professionnels en ligne disponibles 7 j/7, pour accompagner les particuliers dans leurs travaux à domicile.
« Pour un tel projet, l’appui sur Slack est précieux, car il permet des communications rapides et interpersonnelles et donc un vrai gain de temps », note Sarah Boudhabhay.
Chez Voodoo aussi, les outils sont organisés dans une recherche d’efficacité. Slack est l’outil principal de communication. Gmail reste utilisé pour les communications plus institutionnelles. Discord, quant à lui, est utilisé par ceux qui ont besoin de conserver l’esprit plus « animé » de la vie de bureau. Les communications en visioconférence se font sur Zoom et tout est centralisé dans Slack, y compris les outils de ticketing comme Jira, qui permet de suivre des bugs et incidents, ou Trello, qui facilite l’organisation des tâches dans un projet.
Cette organisation répond à une politique de management basée sur la responsabilisation et la confiance, soutenue par les outils collaboratifs : « Les gens sont motivés et délivrent le meilleur d’eux-mêmes », constate Maxime Wertheim.
Conserver un lien humain et une cohésion d’équipe à distance
Ainsi, au niveau des outils, les équipes de ManoMano et Voodoo étaient déjà équipées pour le travail à distance. Le défi lors du confinement a surtout été de préserver les liens humains, de veiller au moral de chacun et de préserver la cohésion inter-équipes.
ManoMano a donc adapté ses processus pour prendre soin de ses équipes:
- Une grande attention a été portée au rôle des managers et des réunions d’équipe plus régulières ont été mises en place.
- Des enquêtes internes ont été diffusées dans Slack pour recueillir l’avis des collaborateurs et identifier d’éventuels problèmes (désengagement, sentiment d’isolement…)
- ManoMano a également mis en place davantage de projets transversaux, sur le rôle sociétal de la Tech ou encore l’empowerment des femmes par exemple. Ces projets ont été l’occasion pour beaucoup de collaborer à l’extérieur de leur service, et Slack a été l’outil parfait pour faciliter les échanges. «En regardant le nombre de personnes qui s’impliquent dans ces événements, on arrive à sentir des signaux faibles. On voit par exemple comment les gens réagissent aux publications dans les canaux Slack », explique Sarah Boudhabhay.
Chez Voodoo, avec des équipes réparties dans le monde entier, les collaborateurs étaient eux aussi habitués au travail à distance.
- Les collaborateurs parisiens, davantage en présentiel habituellement, ont été équipés en matériel (chaises de bureau, supports d’écran…) pour pouvoir travailler à distance.
- De nouveaux canaux Slack, consacrés au télétravail, ont été créés pendant le confinement, pour mieux accompagner les équipes (
#remote-good-vibes
,#cookingclass
). - Mais aussi des événements et des jeux ont été organisés sur Slack, pour éviter les silos et favoriser la proximité entre les collaborateurs.
Renforcer la culture d’entreprise
Toutes ces initiatives renforcent la culture d’entreprise.
Pour ManoMano, elle repose principalement sur les interactions et les événements. L’entreprise avait un plan d’intégration des nouveaux collaborateurs structuré autour du présentiel. Il a fallu tout réinventer à distance. Pari gagné! L’entreprise a même organisé une session de bienvenue 100% en ligne, en mettant en place plusieurs dispositifs d’accueil :
- La création de canaux dédiés:
- Le canal
#welcomeonboard
, où chaque manager d’un nouvel arrivant poste une photo et un court portrait du nouveau collaborateur. - Un canal pour l’onboarding, qui regroupe toutes les informations pour démarrer chez ManoMano et permet aux nouveaux arrivants de poser des questions.
- Le canal
- La livraison d’un petit déjeuner de bienvenue aux nouveaux arrivants.
Ce processus d’accueil s’appuie sur des enquêtes d’engagement régulières diffusées dans Slack via l’application Jubiwee. Ces dernières ont d’ailleurs montré que ses nouveaux collaborateurs sont finalement les plus impliqués.
Cette intégration à travers les outils permet de s’imprégner de la culture d’entreprise. « Un outil collaboratif, avec une information accessible à tous, permet cette immersion. Il abrite aussi tout ce qui relève de l’informel : discussions musicales, club de lecture… Indépendamment de la culture de travail, cela crée aussi une culture d’entreprise et permet de casser les silos entre les équipes » constate Sarah Boudhabhay.
Chez Voodoo, le résultat de l’accueil 100% digital est également positif : un point fort pour le recrutement. « Cela nous permet de recruter les meilleurs talents où ils sont et où ils ont envie d’être », a noté Maxime Wertheim.
« Utiliser Slack et d’autres outils, qui permettent d'avoir cette réaction rapide et ce feed-back quasi instantané, ont été pour nous les principaux moteurs de l'agilité ! »
Le futur du travail à distance se dessine donc de plus en plus sous une dimension collaborative, accompagnée d’outils alliant performance et agilité. Les exemples de Voodoo et de ManoMano montrent que le tout doit être supporté par une grande pro-activité de l’entreprise pour animer la cohésion d’équipe. « On n’en fait jamais trop quand on est à distance, en termes de communication, souligne Sarah Boudhabhay. Il faut juste éviter le trop-plein d’informations, en structurant les échanges. »
* « Les français, le bricolage et le DIY pendant le confinement » – Enquête Harris Interactive pour ManoMano, avril 2020