Nouveau modèle organisationnel ou méthode de travail utilisée de façon ponctuelle, la transversalité est aujourd’hui au cœur de l’organisation des entreprises.
Selon la définition du Larousse, est transversal ce qui « recoupe plusieurs disciplines ou secteurs ». Dans une autre définition appliquée au monde professionnel, la transversalité est une notion de management de projet, dans lequel « la hiérarchie est délaissée pour un projet qui mobilise plusieurs services d’une même société, encadré par un manager transversal, qui agit comme coordinateur. »
De plus en plus, les sociétés et grands groupes évoluent en faisant travailler ensemble leurs différentes expertises sur un modèle de travail plus collaboratif. Depuis quelques années, la transformation digitale a d’ailleurs accéléré ce décloisonnement, et l’utilisation des plateformes collaboratives permet davantage de transversalité dans les modes de fonctionnement. Tout comme le mode projet, qui nécessite de mobiliser plusieurs métiers pour atteindre un objectif, ou encore l’organisation par processus, dont le déroulement est dirigé vers le client final, au centre du fonctionnement de l’entreprise.
Les apports de la transversalité à l’entreprise
La transversalité mobilise plusieurs compétences différentes pour un même projet. Elle fédère les compétences des meilleurs cerveaux, ce qui favorise une dynamique d’intelligence collective. En permettant de nouvelles interactions, elle stimule un nouvel engagement des collaborateurs au sein d’un projet commun, favorise le décloisonnement et encourage la cohésion d’équipe.
La transversalité en entreprise, c’est aussi l’occasion de sortir du cadre prédéfini, en adoptant de nouveaux angles de vue et en favorisant la créativité. En mêlant au sein d’un même projet des expertises complémentaires, on gagne aussi en productivité et en agilité. Les équipes mobilisées sortent de leurs objectifs habituels et vont au-delà de leur capacités. Chaque expertise trouve sa place bien définie dans un projet global. C’est l’occasion de challenger et de redéfinir des objectifs de performance et de tester de nouvelles synergies. Selon le sociologue Daniel Ollivier, « C’est bien le grand mérite des missions transversales que de pouvoir contribuer à la flexibilité et à la réactivité de l’organisation ».
En résumé, la transversalité permet de faire avancer certains projets plus vite, avec plus d’exigence. La transversalité est aussi applicable dans une entreprise avec un système de management traditionnel : ce qui importe au moment de sa mise en œuvre, c’est qu’elle est la méthode de travail la plus adaptée au projet concerné. Bien sûr, sa pertinence peut aussi aider à remettre en question l’existant.
Alors comment favoriser et instaurer cette transversalité comme une méthode de travail, voire une nouvelle organisation ? Quels facteurs de succès ne doit-on pas négliger ? Et quels outils peuvent aider à son application concrète ?
Agir en architecte : décloisonner afin de réunir et d’associer les métiers
Qui dit transversalité dans l’entreprise dit management transversal. Un fonctionnement qui gomme les schémas hiérarchiques habituels, pour fonctionner en équipe transversale et contribuer à la réussite d’un projet. La transversalité est donc bien au service de la performance, en créant directement des interactions entre les meilleures ressources. Comme le souligne Daniel Ollivier, le management transversal construit en effet « la performance collective dans une relation non hiérarchique ».
Ce fonctionnement sans hiérarchie classique permet aussi de limiter des process et intermédiations qui nuisent à la rapidité d’avancement d’un projet.
Cet effacement hiérarchique et ce mode de management doit justement être soutenu et validé par la hiérarchie la plus haute pour être mené à bien. La direction générale doit diffuser la transversalité, en être le sponsor. Cela passe par des communications régulières, dédiées aux projets transversaux, une posture moins descendante et permettant plus d’échange, permettant à chacun une meilleure appropriation de cette culture transversale spécifique.
La personne chargée de faire coïncider tous les talents au sein d’une équipe transversale doit penser comme un architecte, en considérant tous les matériaux, tout l’environnement de ce projet ou de ce processus transversal.
Selon un article de MC Kinsey Agile Tribe, écrit justement sur un mode transversal par une équipe multidisciplinaire, les organisations les plus agiles se caractérisent notamment par leur faculté à faire preuve de transversalité : « Les organisations agiles maintiennent une structure de haut niveau stable, mais remplacent une grande partie de la hiérarchie traditionnelle restante par un réseau d’équipes flexible et évolutif. Les réseaux sont un moyen naturel d’organiser les efforts »
Avant de mettre en œuvre un projet transversal, il est important de se poser les bonnes questions :
Le manager transversal favorise le travail collaboratif entre les membres de l’équipe qu’il constitue, qui ont tous un savoir-faire et des enjeux différents, en faisant converger le meilleur de ces expertises variées au service d’un objectif commun.
Qu’il s’agisse de transversalité dans le cadre d’un projet précis ou d’une dynamique de travail collaboratif sur le long terme, chacun doit donc apprendre à aller au-delà de ses tâches quotidiennes et de son cœur de métier. Cela nécessite pour les collaborateurs d’adopter eux-mêmes une attitude plus transversale, sans s’enfermer dans leur expertise métier.
Pour favoriser le travail collaboratif et la transversalité, le management peut initier et animer un véritable partage de connaissances entre les équipes. Chacune ayant des expertises différentes, elles peuvent s’enrichir mutuellement de nouveaux savoirs et ainsi se former en permanence. Les informations échangées peuvent être regroupées dans une base de connaissances liée à un projet ou même plus généraliste, ce qui contribue à une dynamique d’intelligence collective au sein de l’entreprise.
En parallèle, depuis quelques années, un bon nombre de fonctions support adoptent déjà une démarche de partenariat avec les autres métiers de l’entreprise. Avec la transformation digitale, certaines compétences comportementales (les « soft skills ») sont en effet autant prisées que des compétences métier rendues parfois obsolètes, notamment par l’automatisation. Pour beaucoup, la transversalité n’est donc pas une grande inconnue.
Le grand défi de la transversalité : impliquer l’ensemble des parties prenantes
Pour constituer une équipe transversale ou installer des méthodes de travail transversales, il faut non seulement faire coïncider des compétences pluridisciplinaires mais aussi rassembler les bonnes personnes dans la bonne configuration. Le manager œuvre alors comme un chef d’orchestre, qui fait résonner les meilleures compétences de chacun pour en extraire une symphonie harmonieuse.
La connaissance et le partage d’informations comme enjeux principaux de réussite
La réussite d’un fonctionnement transversal au sein de l’entreprise passe par le partage de connaissances. En effet, le faire savoir est aussi important que le savoir-faire !
Lorsque les entreprises adoptent une organisation transversale, assortie d’une plateforme collaborative comme Slack qui permet autant l’échange que la centralisation des informations, toutes les connaissances accumulées peuvent se partager ou être partagées pour faire aboutir un projet.
La réussite d’un fonctionnement transversal, avec une vraie valeur ajoutée, repose alors sur :
Sur tous les aspects de communication et de partage d’informations, les outils collaboratifs sont de vrais alliés. Ils permettent d’avancer rapidement et contribuent à des échanges plus fluides entre des équipes parfois très différentes.
Par exemple, le fournisseur d’assurances Liberty Mutual utilise Slack, dont les fonctionnalités favorisent le travail en équipe. Avec les canaux, l’accès à la connaissance est au cœur du fonctionnement de cette entreprise. Par exemple, un canal dédié rassemble les experts en informatique de la société, les aidant à résoudre les bugs en temps réel, grâce à la facilité de recherche des informations dont ils ont besoin. Cet usage de l’outil collaboratif comme lieu d’échanges et lieu de connaissances permet une meilleure réactivité et une résolution plus rapide des problèmes.
Chez Deezer, entreprise de streaming musical, Slack favorise la collaboration au niveau mondial entre des équipes très dispersées, ce qui a permis de générer des interactions inexistantes auparavant. Et les ingénieurs, via plusieurs canaux consacrés aux notifications, disposent d’une qualité d’information leur permettant d’être plus réactifs.
Au sein de Figaro Classifieds, filiale du groupe Figaro, les collaborateurs cultivent une forte culture d’entraide et de partage de connaissances, en échangeant via plusieurs canaux dédiés au quotidien : questions/ réponses, résolution de problèmes, acquisition de nouveaux savoirs et compétences … Et ces canaux permettent aussi la promotion transversale de toutes les activités du groupe, ce qui met en valeur la synergie de ses différents pôles.
Parce que la notion de transmission est essentielle dans un fonctionnement transversal, les entreprises peuvent également mettre en place du reverse mentoring pour favoriser encore davantage de transversalité et un partage de connaissances riche entre collaborateurs. Une valeur ajoutée précieuse : ce partage, loin de disperser la connaissance au sein de l’entreprise, l’enrichit et l’étoffe. Pour les nouveaux collaborateurs des équipes techniques de la banque RBC, un accès fluide à l’information utile dans Slack et une disponibilité constante des autres développeurs leur permet d’évoluer plus rapidement. Du mentoring accéléré en somme, via un partage de connaissances directement via l’outil !
Plus qu’un mode de fonctionnement ou une méthode de travail, la transversalité peut donc s’inscrire dans la culture organisationnelle de l’entreprise sur le long terme. Sa vocation : accorder une place stratégique aux expertises de chacun, mais aussi donner à tous la possibilité de construire, d’apprendre et de s’améliorer grâce à des interactions bien orchestrées et des outils collaboratifs performants, exhaustifs et évolutifs, lieux d’échange autant que lieux de partage de connaissances.