Les mails sont l’un des outils les plus utilisés en entreprise. Vecteurs souvent essentiels de la communication, ils sont par conséquent indispensables. Toutefois, ils sont aussi source d’une pollution importante, car ils génèrent chaque année 410 millions de tonnes de CO2 dans le monde. Par conséquent, il est important de comprendre la source de cette pollution et comment agir pour la réduire efficacement. L’une des solutions est notamment d’installer une plateforme de messagerie collaborative.
Comment et pourquoi les mails polluent ?
Envoyer ou recevoir un mail : un acte anodin dont l’empreinte carbone est pourtant impressionnante. Pour agir sur la pollution numérique du mail, encore faut-il en identifier les causes.
Envoi d’un mail et pollution : comprendre un lien méconnu
Chaque jour, les collaborateurs au sein de différentes entreprises échangent des informations ou des documents. Ces processus sont indispensables au fonctionnement de toute organisation pour transmettre les informations nécessaires à la préparation, la réalisation et l’évaluation des différentes tâches.
En France, ce sont ainsi près de 1,4 milliard de mails qui sont envoyés chaque jour. Cela représente une trentaine de mails par utilisateur. Or, ce sont bel et bien des données qui transitent lors de ces échanges. Si les mails polluent, ce n’est donc bien entendu pas par leur nature, mais par l’environnement indispensable à leur production et à leur transmission.
Cette pollution est d’autant plus importante qu’on ne suit pas certaines bonnes pratiques de base. Notons par exemple que si l’envoi d’un mail est un acte qui émet indirectement des gaz à effet de serre, alors il est bon de limiter leur nombre. Pourtant, il n’est pas rare que le nombre d’individus recevant une copie du mail soit important, et ce, sans grande justification pratique.
Pourquoi les mails polluent-ils autant ?
Revenons sur l’architecture technique nécessaire à l’envoi et la réception des mails. Un exemple pour illustrer : un mail est semblable à une voiture se déplaçant sur des voies de circulation. Après avoir cliqué sur le bouton envoyer, le cheminement est long, complexe et polluant.
En effet, le mail va commencer par se diriger vers le serveur de la boîte mail. Il doit transiter sur internet pour atteindre la boîte de réception finale. Ensuite, un mail est bien entendu stocké dans le système de messagerie durant un temps plus ou moins long. Or, tous ces processus sont consommateurs d’énergie.
L’ordinateur utilisé pour écrire et envoyer le mail est nécessairement, au moins partiellement, énergivore. Ensuite, si stockage du mail et pollution sont liés, c’est que des data centers sont utilisés pour conserver les données. Or, ces derniers doivent être refroidis en permanence. Ils représentent ainsi 4 % de la consommation d’énergie sur la planète et 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Quel est l’impact de cette pollution ?
La pollution du mail est donc un enjeu majeur pour la préservation de la planète. C’est entendu, mais on peut toutefois se demander à quel point son impact environnemental est important.
Les effets de la pollution sur le monde qui nous entoure
Il est évident que la plupart des actes techniques d’aujourd’hui sont générateurs de dioxyde de carbone. Ce gaz, incolore et inodore, a pourtant un impact notable sur notre environnement naturel.
En effet, le CO2 est en partie responsable de l’augmentation de l’effet de serre sur notre planète. Or, les effets de la concentration de CO2 sont nombreux et connus. Nous pouvons citer par exemple :
- L’augmentation des températures ;
- L’accroissement des catastrophes naturelles ;
- La montée du niveau moyen des mers et des océans ;
- L’acidification des océans ;
- L’accélération des cycles des végétaux.
Nous pourrions citer bien d’autres conséquences. Bien entendu, l’ensemble du réchauffement global n’est pas à imputer au simple fait de lire ou d’envoyer un e-mail. Les activités industrielles, la déforestation ou les activités d’élevage comptent pour beaucoup pour les émissions humaines de gaz à effet de serre. Cependant, les mails participent eux aussi grandement à l’émission de CO2.
La santé humaine durablement touchée par le réchauffement climatique
En outre, la modification en profondeur des écosystèmes naturels impacte directement la biologie humaine. La hausse des températures dans les régions du sud risque d’augmenter de manière significative le nombre de décès. Ce sont principalement « les côtes qui bordent l’océan Pacifique, l’océan Indien et l’Afrique subsaharienne qui sont les plus menacées par les effets du réchauffement climatique ». Ce sont ainsi près de 150 000 décès par an qui sont enregistrés et ce nombre pourrait doubler d’ici 2030 (chiffres de l’Organisation mondiale de la santé).
Cependant, c’est bien l’ensemble des pays qui, à terme, seront touchés par l’augmentation des gaz à effet de serre issus de l’activité humaine. Et les conséquences actuelles et futures sont importantes :
- Multiplication des maladies infectieuses ;
- Augmentation de la mortalité lors des vagues de chaleur ;
- Insécurité alimentaire du fait de la perte de productivité agricole ;
- Accroissement des cas d’asthme et de maladies respiratoires ;
Comme nous pouvons le constater, l’impact des activités humaines et a fortiori des technologies est important, à la fois sur les écosystèmes et sur l’espèce humaine. Pour cette raison, tous les actes comptent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les chiffres de la pollution mail
A priori, au milieu des nombreuses causes du réchauffement climatique, il est naturel d’envisager que l’impact des mails est négligeable. Toutefois, une consultation des chiffres et des statistiques liés à la pollution et ses causes peut nous amener à revoir notre jugement.
Le secteur du numérique et la pollution environnementale
La technologie nous semble toujours propre, digitalisée, voire éthérée. Véritable concentré du savoir-faire humain, elle apporte de nombreuses solutions. Toutefois, son utilisation excessive ou irraisonnée peut aussi être source de problèmes.
C’est le message qu’essaie de faire passer l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) via ses différents rapports. En janvier 2022, l’agence rappelle que le numérique est responsable de 3,5 % des émissions mondiales des gaz à effet de serre. En France par exemple, nous possédons en moyenne 15 équipements connectés, ce qui situe le pays bien au-delà de la moyenne mondiale qui est à 8 appareils connectés. Or, ces appareils consomment de l’énergie. Ce sont ainsi près de 48,7 TWh chaque année qui sont consacrés à ces appareils, soit 10 % de la consommation électrique française. En d’autres termes, les services numériques sont directement responsables de 2,5 % de l’empreinte carbone de la France.
Le mail : une responsabilité substantielle
Évidemment, la pollution mail à elle seule ne représente pas une telle consommation d’énergie. Mais son impact n’est pas négligeable. Un mail de seulement 1 Mo correspond à 15 grammes de CO2 rejetés. Ce simple envoi équivaut à l’utilisation d’une ampoule durant 24 heures. Cela vous semble peu ? Alors, sachez qu’avec une moyenne de 30 mails par jour, c’est plus de 300 kg de CO2 chaque année par utilisateur que nous pouvons rejeter simplement en utilisant des mails.
Les mails de 100 collaborateurs au sein d’une entreprise représentent quant à eux 13,6 tonnes de CO2 annuellement. C’est l’équivalent de 14 allers-retours entre Paris et New York réalisés par avion. De la même manière, 10 000 messages stockés sur une boîte de messagerie durant un an polluent autant qu’un trajet Paris-Marseille en voiture.
Cette pollution n’est finalement pas anodine. En cumulant les émissions de chaque entreprise, vous pouvez commencer à entrevoir la nécessité de résoudre ce problème. L’idée n’est bien entendu pas de jeter la pierre au secteur innovant et essentiel du numérique, mais d’optimiser l’usage que l’on en fait.
Comment la réduire ?
Heureusement, des solutions existent. En appliquant de bonnes pratiques, vous pouvez mettre en place une utilisation responsable des mails en entreprise.
Limiter le nombre de mails
Il est évident que la première chose à faire est de ne pas envoyer des mails inutilement. Ainsi, il est souvent plus simple et plus rapide de se lever et d’aller voir un collaborateur que de lui envoyer un mail. De la même manière, n’envoyez pas un message simplement pour remercier un collègue suite à l’envoi d’un document essentiel.
Ensuite, pensez à limiter le nombre de destinataires. En ajoutant de nombreux collaborateurs en copie, l’ensemble de ces personnes recevra le mail. Ce dernier sera ensuite conservé dans leur boîte mail. Cela représente parfois beaucoup de pollution mail qu’il est possible d’éviter.
Stocker peu de mails
Le stockage est l’un des problèmes principaux des boîtes mail. Commencez par conséquent à faire le ménage en supprimant tous les mails inutiles présents dans votre boîte de réception. N’oubliez pas de vous désinscrire des nombreuses newsletters que vous ne consultez pas.
En conservant une gestion raisonnée de votre boîte mail, vous pourrez en outre passer à une option de stockage inférieure. Pourquoi avoir une capacité de stockage de 10 Go au lieu de 2 Go quand vous pouvez tout simplement trier vos mails pour réaliser une économie substantielle.
Compresser les documents
Les pièces jointes doivent aussi être l’objet de votre attention. Ces dernières peuvent augmenter sensiblement le poids des mails envoyés. La meilleure solution est donc de compresser les images et documents lourds ou de créer des liens hypertextes.
En outre, la consultation commune des documents via un cloud centralisé et sécurisé est la meilleure manière d’optimiser la consommation d’énergie de l’entreprise.
Utiliser une plateforme collaborative
L’idéal ? Se passer des mails ! Optez pour une plateforme collaborative. Ces dernières sont accessibles via n’importe quel ordinateur comme le sont les réseaux sociaux tels que Facebook ou Instagram. Une fois connectés, les divers utilisateurs peuvent échanger des documents et des messages via une plateforme commune. Ces documents centralisés et utilisés par tous les utilisateurs réduisent nettement l’émission de gaz à effet de serre.
Ces plateformes partagées font d’ailleurs partie des recommandations de The Shift Project dans le rapport « Lean ICT: Pour une sobriété numérique ». En effet, toute entreprise qui effectuerait l’ensemble de ces échanges via une plateforme collaborative réduirait de 81 % les émissions de gaz à effet de serre concernant le stockage annuel de données.