Le future of work ou “travail de demain” est en quelque sorte une analyse prospective. L’idée est de tenter d’imaginer l’évolution des lieux et des pratiques en entreprise qui façonneront le travail du futur. Cela permet de prendre en compte l’émergence et l’intégration des nouvelles technologies en entreprise et leurs conséquences sociales et économiques. Toutefois, c’est bien aujourd’hui que se construit le futur du travail sous l’impulsion d’acteurs innovants. Découvrez-en dès maintenant les enjeux.
Définition du future of work
La société moderne connaît des bouleversements et des évolutions de manière régulière. Le monde du travail ne fait pas exception. Si certains grands traits tels que le salariat, la journée de 8h ou l’organisation verticale formaient l’image du travail d’hier, cette dernière se modifie peu à peu.
Pour comprendre ces évolutions, il est impératif de se questionner sur le futur du travail. C’est notamment indispensable pour répondre à certains enjeux majeurs tels que :
- L’autonomie des collaborateurs ;
- L’engagement individuel et collectif ;
- L’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle ;
- L’intégration des nouvelles technologies.
Loin d’être anecdotique, le future of work est ainsi incontournable, car il remet en question les processus actuels de l’entreprise. Il concerne les conditions de travail, les espaces de travail ainsi que le management.
En 2018, Wired se questionnait déjà sur l’impact de l’intelligence artificielle et de l’automatisation sur le monde du travail dans un article intitulé “ AI and the future of work ”. Or, l’IA est bien l’un de points majeurs du future of work en 2022 avec l’évolution des besoins de collaborateurs.
L’entreprise d’aujourd’hui doit s’adapter aux collaborateurs. La récolte et l’analyse des données d’usage permettront notamment de répondre aux besoins de chacun. En parallèle de ce besoin de personnalisation, nous pouvons aussi observer l’augmentation du nombre de freelances, ce qui démontre une volonté de révolutionner le secteur du travail, parfaitement illustré par la notion de future of work.
Pourquoi le future of work est-il essentiel ?
Le développement de votre entreprise doit aujourd’hui passer par une veille constante des évolutions technologiques et sociales. Ces dernières impactent en effet directement vos collaborateurs, mais aussi vos clients.
Répondre à ces besoins permet à votre entreprise de se transformer en permanence et d’adopter une culture de l’innovation. De plus, intégrer les nouvelles technologies tout en se focalisant sur l’humain est un avantage concurrentiel majeur. En effet, c’est une manière efficace d’attirer de nouveaux collaborateurs et de fidéliser les talents. Aider chaque collaborateur à trouver du sens à son travail est au cœur du future of work et est également un point indispensable à leur implication.
Qu’est-ce que le future of work change pour les équipes ?
Comprendre et intégrer dès maintenant certains bouleversements du future of work est idéal pour favoriser la performancede votre entreprise. Vos collaborateurs, valorisés et écoutés, vont prendre confiance en eux et prendre plus de risques. De plus, l’ensemble des collaborateurs sera plus à même de travailler efficacement en collaboration.
Vous allez donc devoir organiser le travail au sein de votre entreprise autour de compétences clés telles que :
- L’intelligence émotionnelle ;
- L’intelligence relationnelle ;
- Les capacités techniques.
Tout ceci permettra de décentraliser le management tout en préservant la cohérence d’ensemble. À terme, vous améliorez la compétitivité des équipes et leur capacité d’innovation.
Vous attirez, engagez et fidélisez plus efficacement les talents, ce qui est indispensable sur des secteurs en tension.
Quelles sont les tendances du future of work ?
Avec le future of work, les longues journées de travail dans des bureaux austères sont totalement remises en question. Les modes de fonctionnement deviennent plus fluides et plus agiles. Le bien-être au travail est privilégié tandis que l’organisation strictement verticale perd de sa pertinence.
De nombreuses journées de réflexion et forums se mettent d’ailleurs en place pour réfléchir sur le monde du travail sous l’impulsion d’acteurs innovants. C’est notamment le cas d’Emmanuel Vivier, cofondateur du Hub Institute et organisateur du Hubday future of work. C’est lors de ces événements qu’émergent et sont questionnées les grandes tendances de demain.
La possibilité de travailler de n’importe où
Auparavant, les collaborateurs devaient être présents cinq jours par semaine dans les bureaux de l’entreprise. Aujourd’hui, cet ancien modèle a littéralement volé en éclat, car il est attaqué de toute part. Télétravail, freelancing et coworking sont entrés dans le langage courant de toutes les entreprises.
Le télétravail permet aux collaborateurs d’être autonomes et responsables. Ces derniers apprécient la flexibilité offerte par le travail à distance, d’autant que ce mode de fonctionnement a un impact positif sur l’environnement. En effet, le télétravail quelques jours par semaine est idéal pour éviter de nombreux trajets entre le domicile et le travail.
Bien qu’il soit nécessaire de veiller à préserver la cohérence de l’équipe et éviter la solitude des télétravailleurs, un mode de fonctionnement hybride semble être la tendance la plus durable.
L’importance du bien-être au travail
Cette recherche d’équilibre, que l’on peut observer dans la volonté de passer quelques jours en télétravail, fait partie de la recherche de bien-être. La plupart des directions doivent ainsi aujourd’hui tenter d’accroître en permanence la santé et le bien-être des collaborateurs.
Parfois, cela peut passer par le fait d’adopter des habitudes de travail saines. C’est aussi la nécessité de s’enquérir en permanence des besoins des collaborateurs. Ces derniers deviennent des acteurs de la réussite de l’entreprise et non de simples exécutants.
Une nouvelle manière de recruter
Le future of work, c’est également une autre manière d’appréhender le processus de recrutement. L’ancienne hiérarchie basée sur les postes est de moins en moins pertinente dans une entreprise moderne.
L’accent est plutôt mis sur les compétences. Ces dernières peuvent être émotionnelles ou relationnelles. Elles vont permettre au collaborateur d’évoluer et d’aller au-delà du titre qu’il porte initialement. Ainsi, le travail de demain est un lieu d’amélioration et d’émancipation.
Les nouvelles technologies
Comment évoquer le future of work sans parler des nouvelles technologies ? Elles sont au cœur de cette révolution. 5G, intelligence artificielle et Big Data sont les briques sur lesquelles sera bâti le travail du futur.
La 5G par exemple pourrait, à terme, révolutionner la communication interne via la réalité augmentée. Les échanges holographiques vont accélérer la transition vers un travail ubiquitaire, où les collaborateurs se trouvent n’importe où.
L’intégration de la flexibilité au cœur de l’entreprise
L’agilité, la flexibilité et la transparence se manifestent à tous les niveaux du future of work.
Les pôles de compétences deviennent décentralisés, la hiérarchie quant à elle est horizontale, voire holacratique.
L’important est de s’adapter aux besoins de chacun tout en préservant la performance de l’ensemble. Cela peut s’illustrer par une flexibilité horaire, une flexibilité géographique ou des open spaces. De même, les talents en CDI ou en freelance, issus de différentes cultures, participent tous à l’éclosion des innovations.
The future of work à l’origine de la disparition d’emplois ?
Certains bouleversements promis par le future of work inquiètent les collaborateurs. L’automatisation, notamment, est parfois considérée comme une cause majeure de disparitions d’emplois.
Que disent les études actuelles ?
Une étude Forrester de janvier 2022 prévoit que l’automatisation du travail entraînera une fragilisation de 34% des emplois en Europe. À terme, ce serait pas moins de 12 millions d’emplois qui seraient supprimés au sein de cinq pays européens, à savoir la France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Le McKinsey Global Institute quant à lui déclarait en 2021 que 45 millions d’Américains – ce qui représente 25% de la population active – perdraient leur emploi d’ici à 2030, du fait de l’automatisation.
Distinguer métiers et activités professionnelles
Ces chiffres semblent brosser un tableau peu réjouissant. Pourtant, il est très important de comprendre ces chiffres. Ainsi, quand les collaborateurs sont évalués pour étudier la capacité d’automatiser leur profession, on distingue deux éléments :
- Un métier (qui comprend entre 20 et 30 activités professionnelles en moyenne) ;
- Des activités professionnelles (qui sont les tâches constitutives de ce métier).
Or, si l’on se fie à James Manyika, président et directeur de l’institut de recherche McKinsey, 51% des activités professionnelles pourront être automatisées. Cependant, seulement 5% des métiers pourront être exercés par un robot.
Comment interpréter ces données ? Cela signifie tout simplement que ce sont les tâches pouvant être automatisées qui disparaîtront, car elles seront assurées par des machines. Toutefois, les métiers, eux, ne seront pas supprimés, et seront simplement transformés.
Par ailleurs, l’institut McKinsey estime que :
- 49,1 millions d’Américains verront leur emploi menacé par l’automatisation ;
- Sur ces 49,1 millions, 32 millions vont conserver leur métier ;
- 2,2 millions de personnes changeront de métier, mais resteront dans la même catégorie professionnelle.
Par conséquent, l’automatisation ne peut faire disparaître que les métiers dont l’ensemble des activités professionnelles fera l’objet d’une automatisation totale. En parallèle, de nouveaux métiers émergeront nécessairement.
L’automatisation est une opportunité
Finalement, les processus d’automatisation sont une chance pour les collaborateurs. L’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée, notamment via les RPA, permet une transformation des métiers. Ce sont les compétences créatives et innovantes des collaborateurs qui resteront au cœur du future of work.
C’est une situation inespérée dans une société où les individus souhaitent trouver du sens à leur travail. Les solutions no-code ou low-code par exemple permettent de créer des applications facilement. Sans connaissance technique, les collaborateurs peuvent devenir créatifs et autonomes sur ces outils.
Pour ces raisons, l’automatisation est une innovation technologique qui va libérer le potentiel des collaborateurs.
Comment la crise sanitaire a accéléré ce processus ?
La crise sanitaire liée à la COVID-19 a durement impacté la société. Les particuliers et les professionnels ont dû s’adapter rapidement à une nouvelle réalité. Pour les consommateurs, l’impossibilité de sortir de chez soi, les restrictions de circulation et les exigences sanitaires ont favorisé l’éclosion des solutions numériques : e-commerce, click and collect, appels en visioconférence ou bien encore paiement sans contact.
Ce changement de comportement chez les consommateurs a directement influencé la manière dont fonctionnent les entreprises. De nombreuses boutiques ont dû créer en hâte un site internet pour assurer leur visibilité sur le Web. D’autres ont organisé des points de collecte pour vendre de la nourriture à emporter.
Ces bouleversements se sont aussi traduits au cœur même des processus des entreprises. Le télétravail notamment est devenu une norme, alors qu’il était quasiment inexistant avant la crise. Cette distance a favorisé l’apparition de nouvelles méthodes, mais aussi des remises en question, autant pour les entreprises que pour les collaborateurs.
L’éclosion du future of work
Bien que les questionnements liés au futur du travail existaient avant la pandémie, il est évident que la crise de la COVID-19 a favorisé l’émergence du future of work. C’est bien une révolution du travail qui s’est opérée.
D’autant que la pandémie a remis l’écologie au centre des préoccupations des nouvelles générations. En effet, il est probable que le changement climatique soit au moins indirectement responsable de la pandémie de COVID-19. Pour cette raison, toutes les entreprises doivent désormais travailler sur leur impact social et environnemental pour espérer attirer et fidéliser les talents.
Les consommateurs eux aussi sont sensibles à ces questions et attendent des marques qu’elles agissent. Ainsi, 63% des Français sont plus sensibles à ces questions depuis la pandémie. Il est donc incontournable de mettre en place une stratégie RSE pertinente pour développer et préserver la marque employeur, mais aussi l’image de marque auprès des clients.
Un changement nécessaire
Finalement, le future of work et sa remise en question du fonctionnement de l’entreprise vont de pair avec un questionnement sur la société dans sa globalité. Si tout ne provient pas uniquement de la pandémie de COVID-19, il est certain que les bouleversements entraînés par cette crise ont été salutaires.
En effet, cela a permis de mettre la société en contact avec la réalité de la situation écologique et sociale au niveau mondial. Si le future of work est un atout majeur pour le gain de productivité, l’innovation et le bien-être au travail, ce n’est pas le seul phénomène à observer : la préservation de l’environnement est aussi devenue un enjeu majeur.
Tout ceci est la marque d’un changement d’époque. Le recul qu’ont pu prendre les citoyens leur a permis de poser les bases de nouveaux modèles. Dans le monde de l’entreprise, il est évident que vous avez tout intérêt à intégrer ces nouvelles méthodes au sein de votre propre entreprise pour recentrer les processus sur l’humain et le bien-être des collaborateurs.