Pour atteindre l’ensemble des objectifs de votre projet tout en optimisant l’usage des ressources humaines, financières et techniques, une méthode de gestion de projet est indispensable. Elle va rationaliser votre organisation et vous fournir les clés nécessaires pour gagner en efficacité. Nous vous proposons de découvrir les méthodes les plus utilisées ainsi que leurs principales caractéristiques pour que vous puissiez trouver la méthode la plus adaptée à votre projet et à votre équipe de collaborateurs.
La méthode traditionnelle
La méthode de management de projet dite « traditionnelle » désigne une approche séquentielle. En d’autres termes, les tâches s’exécutent de manière chronologique. Par conséquent, il est pertinent d’opter pour la méthode traditionnelle si le projet est bien délimité et que vous connaissez parfaitement les risques liés au projet. En effet, si cette approche est efficace, elle est toutefois moins flexible que d’autres méthodes de gestion de projet.
De manière générale, la méthode traditionnelle est constituée des étapes suivantes :
- Définition des objectifs : Les objectifs sont identifiés tout comme les participants au projet.
- Planification et gestion des tâches : Un plan est mis en place et les ressources humaines, financières et techniques sont évaluées pour faciliter la gestion des tâches.
- Exécution des tâches : Les collaborateurs réalisent les tâches dans l’ordre préétabli.
- Contrôle du projet : Le chef de projet vérifie que le projet corresponde bien aux attentes du client.
- Clôture et bilan : Le projet est clôturé et un bilan des obstacles et des bonnes pratiques est dressé.
Au sein de la méthode traditionnelle, nous pouvons distinguer différentes sous-méthodes.
La méthode Waterfall
Pour commencer, nous avons la méthodologie Waterfall ou en cascade. Sa spécificité est d’être très structurée. Les phases sont linéaires, les tâches sont réalisées l’une après l’autre et on ne revient jamais en arrière.
Le nom de cascade provient du fait que chaque phase terminée provoque le début de la suivante. Son fonctionnement est donc cadré et bien organisé. Toutefois, cette méthode doit uniquement être utilisée dans le cadre de projets où les exigences sont clairement définies à l’avance. Ceci permet de prévoir l’ensemble des étapes nécessaires en amont.
Généralement, cette méthode est utilisée en développement logiciel de gestion de projet et comporte cinq étapes :
- Analyse : Les besoins sont analysés et les spécifications du projet sont établies.
- Conception : Création d’un concept et élaboration de l’architecture logicielle.
- Implémentation : L’architecture logicielle est réalisée dans le langage informatique spécifié.
- Test : Mise en test de la version Bêta du logiciel.
- Exploitation : Le produit est livré et la maintenance est assurée.
La méthode cycle en V
Comme la méthode Waterfall, la méthode cycle en V est séquentielle. De l’analyse des besoins au test d’acceptation, l’ensemble des étapes est connu à l’avance.
Son nom provient de l’existence de deux grandes phases :
- La phase ascendante : quatre étapes de conception et de développement ;
- La phase descendante : quatre étapes suivantes d’assurance qualité.
La pointe du V se situe entre ces deux phases. Il s’agit de l’étape de réalisation à proprement dire.
La réalisation complète du projet en V comporte au total pas moins de neuf étapes :
- Expression des besoins : Compréhension des attentes et des exigences du client.
- Spécifications fonctionnelles : Rédaction d’un cahier des charges fonctionnel.
- Conception préliminaire : Rédaction d’un cahier des charges technique.
- Conception détaillée : Structuration détaillée par composants.
- Réalisation : Création et assemblage de tous les composants nécessaires.
- Tests unitaires : Test du bon fonctionnement des composants.
- Tests d’intégration : Test du bon fonctionnement des composants entre eux.
- Validation : Vérification de l’adéquation entre le besoin initial et le produit conçu.
- Recette : Validation du produit.
Contrairement à la méthode en cascade, la méthode en V est destinée à être utilisée dans le cadre de projets légèrement moins définis comportant quelques incertitudes.
La méthode PERT
La méthodologie PERT ( Programm Evaluation and Review Technique ) a été développée aux États-Unis dans les années 1950. Elle utilise une représentation visuelle pour présenter les différentes tâches et les liens de dépendance qui existent entre elles.
Dans le cadre de la méthode PERT, on utilise un graphe de dépendance. Cela signifie tout simplement que pour chaque tâche, une date de début et de fin sont indiquées, au plus tôt et au plus tard. Cette préparation permet ensuite de déterminer ce qu’on appelle un chemin critique, qui définit la durée minimale du projet. Un chemin critique est en quelque sorte une liste d’éléments à réaliser si vous souhaitez atteindre un résultat. La durée totale de ces éléments donne ainsi la durée du projet.
L’intérêt de cette approche est de trouver un moyen de finir un projet dans le délai le plus court possible. Au sein du chemin critique, on retrouve des tâches critiques. Ces dernières représentent des tâches essentielles qui ne doivent souffrir d’aucun retard. En effet, leur retard entraînerait ensuite le retard de l’ensemble du projet.
La méthode PERT est très utile lors de projets ambitieux, car elle va permettre de découper les tâches en sous-tâches et ainsi d’optimiser la planification.
La méthode de gestion de projet agile
La flexibilité est au cœur d’un processus agile. Très différente de l’approche classique, la méthode de gestion de projet agile présente une approche itérative. Ainsi, chaque projet est découpé en sous-projets. Les phases sont ainsi répétées afin que le produit soit amélioré au fur et à mesure jusqu’à répondre aux attentes du client final.
Au sein d’une telle approche de la gestion de projet, l’organisation des séquences nécessite l’implication totale du client. La méthode agile est donc aussi une méthode collaborative. L’ensemble des parties prenantes participe activement à la réussite du projet.
En termes théoriques, la méthode a été construite autour de quatre principes définis dans le Manifeste Agile pour le développement de logiciels :
- Les individus et leurs interactions, plutôt que les processus et les outils ;
- Des solutions opérationnelles sont préférables à une documentation exhaustive ;
- La collaboration avec les clients est à favoriser par rapport aux négociations contractuelles ;
- L’ouverture au changement, plutôt que le respect d’un plan.
Comme le démontrent ces principes, c’est bien le travail en équipe et la flexibilité qui forment la structure d’un projet agile. C’est donc plus une approche, une philosophie, qu’une succession d’étapes fixées à l’avance. Les seules étapes proposées par un projet agile servent à favoriser l’itération et l’agilité.
La méthode agile est donc idéale pour gérer des projets complexes et comportant des incertitudes. Ils peuvent vous faire gagner du temps grâce à une approche moderne et fluide.
La méthode Scrum
Le nom de cette méthode provient du rugby. En effet, scrum signifie mêlée. Il s’agit d’une phase essentielle de ce sport, qui permet de repartir ensuite sur de nouvelles bases. Nous retrouverons ce terme plus tard lorsque nous expliquerons les différentes phases d’un projet Scrum. L’objectif de cette méthode est d’être à tout moment en capacité de réorienter le projet pour atteindre les objectifs fixés.
Un projet Scrum est composé principalement :
- D’un Scrum Master : C’est le coordinateur d’une équipe de projet Scrum. Il facilite la communication et s’assure que la méthodologie Scrum est bien respectée.
- D’un Product Owner : Il s’agit du lien entre le client et l’équipe. Il peut ainsi prioriser les tâches à réaliser et les valider.
- De l’équipe : Les collaborateurs réalisent le produit ou le service. L’absence de hiérarchie entre eux favorise la fluidité du projet, la productivité et l’esprit d’équipe.
La méthode Scrum, si elle est avant tout pensée pour être adaptable, présente tout de même des étapes caractéristiques :
- Le Product Backlog: Le client et le Product Owner définissent les fonctionnalités du projet et réalisent un cahier des charges temporaire.
- La planification du Sprint : L’équipe détermine les objectifs d’un sprint et les tâches à accomplir.
- Le Sprint : Les collaborateurs réalisent les tâches du sprint. La réunion quotidienne ou scrum est l’occasion de faire le point sur les avancées et les obstacles.
- Le Sprint Review : Les fonctionnalités développées durant le sprint sont testées avec le Product Owner. En fonction des retours, des ajustements sont effectués.
- Répétition : Le cycle recommence. Les améliorations identifiées sont implémentées et de nouvelles fonctionnalités sont développées.
La boucle se répète ainsi jusqu’à atteindre le niveau de qualité attendu par le client final. Cette méthode est intéressante, car elle favorise la cohésion de groupe, la transparence, la flexibilité et la qualité du produit.
La méthode Kanban
Cette approche a été conceptualisée dans les années 1950 par Taiichi Ono, alors ingénieur chez Toyota. L’objectif était alors d’optimiser la fabrication d’automobiles. En limitant tout risque de gaspillage, en réduisant les coûts et en fonctionnant à flux tirés, l’idée était alors de s’adapter aux demandes des clients tout en améliorant la rentabilité.
La méthode Kanban est construite autour de principes clés : la dimension visuelle et le temps réel. Concrètement, tout est centré autour d’étiquettes (Kanban en japonais). Ces dernières sont posées sur un tableau. Sur chacune de ses étiquettes, vous devez inscrire une tâche à réaliser. Cela permet aux collaborateurs de visualiser facilement l’avancement du projet en cours et de gérer efficacement les flux de travail.
Quelques étapes forment la méthode Kanban :
- Définition des tâches : Listez l’ensemble des tâches à réaliser et créez les étiquettes.
- Construction du mur : Celui-ci doit posséder plusieurs colonnes telles que « À faire », « En cours » et « Terminé ».
- Réalisation : Les tâches sont exécutées. Au fur et à mesure de l’avancement du projet, les étiquettes sont déplacées d’une colonne à l’autre.
Pour garantir l’efficacité de l’approche Kanban, vous pouvez ajouter des codes couleurs pour faciliter davantage la visualisation du flux de travail. Vous devez bien entendu vous assurer que l’équipe est en mesure de prendre en charge le nombre de tâches fixées et mesurer en cours de projet les performances via des indicateurs de performance.
La méthode Agile SAFe (Scaled Agile Framework)
Ce Framework ou structure conceptuelle est utilisé pour organiser le travail de plusieurs équipes agiles. Particulièrement pertinente pour les grandes entreprises, cette méthode est idéale pour insuffler l’esprit agile à tous les niveaux de l’entreprise. En d’autres termes, elle permet d’assurer l’agilité de grandes structures en améliorant la qualité des produits et en augmentant la satisfaction client.
On peut distinguer quatre niveaux au sein de la méthode SAFe :
- Équipe : Ce sont les collaborateurs qui travaillent sur des fonctionnalités spécifiques.
- Programme : Ce niveau coordonne les différentes équipes.
- Portefeuille : Il gère les ressources de l’entreprise pour assurer la rentabilité des projets.
- Entreprise : C’est le niveau de stratégie globale de l’entreprise et des objectifs à long terme.
L’approche SAFe exige de fractionner le travail en différentes équipes tout en s’assurant qu’elles restent toutes alignées sur l’objectif à atteindre. Un Product Owner est responsable d’un Backlog Safe qui regroupe l’ensemble des fonctionnalités souhaitées par le client. Toutefois, ce Backlog Safe sera affiné et modifié au fur et à mesure des cycles de développement itératifs.
La difficulté principale réside dans la nécessité de préserver la coordination de différents niveaux et la communication interne entre différentes équipes
Méthode de gestion de projet LEAN
Cette approche repose sur l’idée qu’il est possible d’améliorer la qualité et l’efficacité professionnelle en apportant de petits changements de manière continue et progressive.
Plusieurs étapes sont essentielles pour arriver à atteindre votre objectif :
- Définir la valeur : Définir ce que le client considère être de la valeur et identifier avec lui ses besoins spécifiques.
- Cartographier les flux de valeur : Comprendre les éléments qui vont créer de la valeur pour le client.
- Créer un flux de valeur : Organiser les processus pour créer un flux de valeur continu tout en éliminant tout ce qui peut occasionner un gaspillage ou une inefficacité.
- Améliorer en continu : Affiner le processus de manière ininterrompue.
En outre, la maîtrise de la qualité au sein du Lean Management concerne l’ensemble des acteurs. À tous les niveaux de l’entreprise, les collaborateurs améliorent les processus et s’impliquent pour accroître la productivité et la qualité du produit final. Par ailleurs, un effort particulier est mis sur la livraison dans les délais ainsi que l’optimisation des ressources mises à disposition.
Quelle est la méthode de gestion de projet la plus efficace ?
Si les méthodes de gestion de projet sont si nombreuses, c’est qu’elles répondent toutes à des problématiques différentes. Par conséquent, on peut difficilement déclarer qu’une méthode est meilleure qu’une autre. Le plus pertinent est de choisir une méthode adaptée à ses besoins et aux particularités de son projet.
Comme lorsqu’il est nécessaire de choisir un nouvel outil informatique, les méthodologies de gestion de projet doivent avant tout répondre à certains critères. L’envergure du projet, les ressources disponibles ou tout simplement les préférences des collaborateurs peuvent influencer le choix de la méthode.
Bien qu’il n’y ait pas de méthode de gestion de projet parfaite, il est important d’apprendre à les connaître. Vous pouvez ainsi sélectionner celle qui est la plus adaptée à tel ou tel projet. Ainsi, les méthodes de gestion agile seront particulièrement pertinentes si vous savez à l’avance que le projet possède un fort degré d’incertitude. L’important est de s’approprier ces méthodes, les tester, les combiner, pour en tirer le meilleur parti et atteindre vos objectifs.